Il en va de même pour Kyoto. Que dis-je, Kyoto : c’est PIRE ! Les guides touristiques vous vendent Kyoto comme une véritable ville-musée, alors que la « ville-musée » en question se limite au quartier de Gion. Gion, ou le quartier traditionnel qui compte quelques rues bondées de touristes espérant photographier une Geisha, et des restaurants de cuisine Kaiseki. Par Kaiseki, comprenez « qui te coûteront un bras et t’auras encore faim après ». Le quartier de Higashiyama peut donner lieu à de belles petites promenades, pour peu que vous ne soyez pas emportés par le flot de touristes !
Il est malheureusement difficile de se sentir immergé dans ce pays au milieu du gargarisme ambiant des langues étrangères. Autour de vous, vous entendrez plus parler Anglais, Chinois, Espagnol et Français que la langue des autochtones. Et je ne parle même pas des bus pour aller au Kinkakuji, avec la tête entre deux aisselles moites qui ne sont pas les votre. Comme autant de carpes Koï quémandant la nourriture dans les bassins, les passagers du bus lèvent parfois leur tête au plafond, à la recherche d’air respirable.
Des habitants qui ont marre des touristes
La fréquentation touristique à Kyoto est telle, que les locaux n’arrivent plus à faire face. Ils voient cette marée humaine plus comme une nuisance que comme une manne financière ! Certains habitants parlent même de « pollution par le tourisme » (観光公害/Kankô Kôgai). On peut notamment ressentir leur ras-le-bol à travers cette nouvelle campagne de sensibilisation à destination des touristes, appelée « Akimahen ». Terme issu du dialecte de Kyoto voulant dire « ne faites pas ». Il s’agit d’un petit guide de choses que les habitants vous invite à ne pas faire, afin de respecter la bienséance et préserver leur qualité de vie et leur patrimoine.
On trouve bien évidemment des règles de bases comme ne pas faire du vélo en étant saoul. Et ne pas jeter d’ordures par terre. Mais il y a aussi d’autres règles que je n’avais personnellement jamais remarqué jusque-là. Par exemple : soyez polis quand vous demandez à une Maiko (ou une Geisha) de la prendre en photo. Après il ne faut pas s’étonner si elles se déplacent exclusivement en taxi avec vitres teintés pour aller au boulot ! Saviez-vous d’ailleurs qu’il y a aussi des Geishas dans le reste du Japon ? Selon les régions, on les appelle tantôt Geishas, Geigis ou Geikos, mais l’exotisme et la beauté est tout autant au rendez-vous.

© La ville de Kyoto
Une ville pas si unique que ça
A vrai dire qu’est-ce qu’il y a à Kyoto que vous ne verrez pas dans le reste du Japon ? Voyons voir, il y a le Kiyomizu-dera par exemple, qui est devenu un symbole de Kyoto avec sa surélévation en estrade, ou encore le Fushimi-Inari qui est très populaire. Mais dans la préfecture de Saga se trouve justement le Yutoku-Inari Jinja, qui regroupe les mêmes caractéristiques que ces temples. Comme quoi, Kyoto est une belle ville mais n’a rien de si unique. Et franchement, si les temples et sanctuaires Shintô sont bien sûrs de magnifiques bâtiments aux styles architecturaux diverses, vous saturerez très vite à Kyoto car il n’y a presque que ça ! D’autant plus qu’il y en a des tas qui vous attendent ailleurs dans le Japon.

© Artisanatjaponais.com
Des hôtels difficiles à réserver
Autre point faible de Kyoto : qui dit marées de touristes, dit cauchemar pour réserver un hôtel ! Si vous voulez venir admirer les couleurs d’automnes à Kyoto mais n’avez pas réservé plus de deux mois à l’avance, vous serez bon pour faire une nuit blanche (comme l’a fait votre humble serviteur). Il y a également des dizaines de logements à louer et autres airbnbs qui fleurissent dans toute la ville… mais qui sont tout simplement illégaux ! En effet, sans avoir demandé le consentement du voisinage, on a des personnes sans scrupules qui louent un appartement ou une maison pour la sous-louer à des touristes étrangers.
SI vous devez à tout prix passer à Kyoto, c’est soit parce qu’il y a un évènement qui vous intéresse, soit parce que vous avez un ami qui peut vous montrer les bons coins et bonnes adresses tout en esquivant la foule. Soyons honnêtes, Kyoto est une ville pleine de charmes. Mais ses charmes se dégradent tellement qu’à vrai dire, elle se portera très bien sans vous. Je suis sûr que si vous laissez une chance aux autres régions du Japon, vous serez tout aussi ravis de votre voyage et n’aurez pas le moindre regret !
© artisanatjaponais.com / Co-écrit par Lucas et Takeshi
SOURCES EXTERNES
« Guide de voyage à Kyoto », https://kyoto.travel/fr/akimahen
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