Les Japonais adorent le voyage et découvrir leur propre pays. Actuellement le voyage est très facilité par l’avion ou le Shinkansen. Mais les choses étaient bien différentes autrefois.
Quand on parle du Japon ancien, l’ère Edo surgit très souvent dans l’imaginaire commun. Mais alors comment les touristes japonais préparaient leur voyage à l’époque ?
Tout d’abord, mettons les choses dans le contexte. Les moyens de transports qui existaient alors étaient très limités. Bien sûr on avait le cheval et le palanquin, mais seuls les personnes les plus aisées, tels que les nobles et riches marchands, avaient les moyens de s’offrir un tel voyage.
Donc autant vous dire qu’à l’époque Edo, un voyageur lambda comme vous et moi n’avait pas beaucoup le choix :
on y va à pied !
Le voyage se faisait donc le long de grandes routes, tels que le Tôkaidô pour citer le plus célèbre (mais il en existaient bien d’autres à travers le pays). Attendez-vous à lire un article sur ces grands itinéraires un de ces jours !
Pour l’instant, nous allons vous parler de comment les voyageurs nippons se préparaient pour un voyage aussi longs !
Voyager à pied = voyager léger
De nos jours, beaucoup de voyageurs sont atteints du syndrome du « on-ne-sait-jamais » (aussi connu sous le doux nom de « ça-peut-toujours-servir ») et s’encombrent de tas de choses. A l’époque d’Edo, vu qu’il fallait se farcir tout le chemin à pied, les voyageurs n’emportaient que le stricte nécessaire !
Selon le « Ryokô Yôjinshû » (旅行用心集 – littéralement « Recueil des précautions du voyage ») édité en 1810, voici l’attirail du voyageur averti :
A emporter sur soi durant le voyage :
Bobine de fil et aiguille, un petit miroir, un éventail, peigne et huile pour se recoiffer. L’auteur précise que dans chaque auberge se trouve en général tout le nécessaire pour se raser et se brosser les dents. Un carnet de voyage fait aussi partie des compagnons indispensables du voyageur.
Et pour écrire sur ce carnet, il vous faut un Yatate (矢立) ! Objet deux en un, il sert à la fois d’étui à pinceau et d’encrier portable.
Pour retirer de l’argent ou envoyer des lettres au cours du voyage, mieux vaut ne pas oublier tout le nécessaire pour signer : un sceau (印鑑 – « Inkan ») et un support (印板 – « Inban »).

©九州文化財研究所 – Yatate
Pour s’éclairer :
Des bougies bien sûr, ainsi qu’un silex et un briquet (pièce de métal qu’on entrechoque avec le silex), mais aussi un « Chôchin » (提灯) ! Ces lanternes dont les parois en papier sont fixées à de fines arêtes de bois ont non seulement l’avantage de protéger la flamme, mais peuvent en plus se plier et se redéployer à volonté !
Encore maintenant, on utilise aussi les Chôchin pour indiquer de nuit quand un établissement est ouvert. Dans le cas des restaurants et débits de boisson, les plats et nourritures servies sont écrits sur les lanternes.

©Globe-Trotter T & E Inc.
Enfin, une bonne corde et un crochet, afin par exemple de suspendre ses effets personnels ou de les enrouler ensemble.
Pour transporter le tout :
Les voyageurs utilisaient aussi un « Furiwake Nimotsu » (振り分け荷物). Cette petite valise de l’époque consiste en deux paniers (généralement en bambou tressé) aux couvercles profonds. Vous ceinturez ensuite ces paniers d’une sangle que vous accrochez à votre épaule. Ainsi vos effets personnels sont répartis sur votre ventre et votre dos.
Pour les marchands qui sont sur la route : le Tabimakura (旅枕) est un must ! Littéralement appelé « Oreiller de voyage », c’était une petite valise dont le couvercle rembourré pouvait servir à poser votre tête.
A l’intérieur, un boulier pour veiller au grain, un petit miroir et un étui à cure-dent pour entretenir son sourire commercial, et des petits tiroirs pour le rangement. Certains vont même jusqu’à contenir une lanterne !

©2018 (有)本間木工所

©2018 (有)本間木工所
Sources et crédits photographiques :
http://kyubun.sakura.ne.jp/museum/0005yatate.html
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